"Du Tas à l’Effondrement"

BERNAR VENET

Du 2 juillet au 17 septembre 2023
Ouvert du mardi au dimanche, de 13h30 à 18h

01/07/2023
OUVERTURE DES PORTES : 13H30 > 18H
L'Usine
TARIFS hors frais de location
Dans le cadre du parcours de visite touristique du Site Verrier de Meisenthal
Tarif plein adulte : 9 € / 8 € (Bons de réduction Étoiles Terrestres -Musée Lalique, La Grande Place musée Saint-Louis-, CEZAM, CNAS).
Tarif réduit adulte (sur présentation d'un justificatif) : 4,50 € (Étudiants, personnes en situation de handicap, allocataires de Pôle Emploi ou du RSA, intermittents du spectacle)
Tarif plein 6-17 ans : 4 €
Tarif réduit 6-17 ans : 3.50 € (Bons de réductions)
Moins de 6 ans : gratuit
Pass famille/journée : 18 €
Pass annuel adulte : 12 €
Pass annuel 6-17 ans : 7 €
"Du Tas à l’Effondrement"

BERNAR VENET

Du 2 juillet au 17 septembre 2023
Ouvert du mardi au dimanche, de 13h30 à 18h

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BERNAR VENET

L’exposition « Du Tas à l’Effondrement » présentée cet été à la Halle Verrière de Meisenthal réunit deux œuvres monumentales de Bernar Venet. Éloignées dans le temps pour ce qui est de leur conception, elles sont toutefois emblématiques l’une et l’autre de la manière dont l’artiste a considéré la sculpture tout au long de son parcours.

Le Tas de charbon, conçu dès l’année 1963, est réalisé dans une dimension monumentale, la seule d’une telle ampleur depuis l’origine de ce « concept ». Car il s’agit bien, malgré l’apparence matérielle de l’œuvre, d’une véritable « idée de l’art » que le jeune artiste s’efforçait de faire émerger à l’orée des années 1960. À chaque fois différent par principe, du fait de la quantité de charbon, de la forme du tas, de l’environnement immédiat (espace d’exposition mais aussi nature du contexte accueillant l’installation), voire de l’auteur de sa réalisation (l’artiste en délègue l’effectuation à qui veut…), le Tas de charbon met en cause les notions d’unicité, d’auctorialité, de limite, de valeur, et surtout d’élévation, dans tous les sens de ce terme. Point de transcendance, bien sûr ! Car la prise en compte de la gravité est essentielle, qui met l’œuvre en accord avec l’ordre physique du monde. Un tel parti-pris inscrit l’art de Venet dans une certaine histoire du réalisme, voire du matérialisme moderne.

Les Effondrements sont des œuvres que l’artiste réalise à partir des années 1990 : après avoir repris la sculpture, au moyen d’éléments en acier Corten en formes de « Lignes », « Arcs » ou « Angles », il met en place un travail de transformation permanent des formes que ceux-ci peuvent prendre, dans des agencements toujours inédits. Bien entendu, ils peuvent être dressés, en conformité avec le principe classique de la statuaire et du monument. Mais ils peuvent aussi « s’effondrer » : ce que Venet a nommé « l’hypothèse de la gravité » est un principe dynamique qui est, pour le dire avec Maurice Fréchuret*, comme « la main de l’espace » agissant sur les corps et entrainant leur modification constante. Tout est temporaire, le spectateur ne peut pas s’arrêter non plus, lui-même ne durera pas…

Pour Meisenthal, un effondrement constitué d’environ 40 Arcs sera mis en confrontation avec le Tas de charbon. Le dialogue entre les deux œuvres sera celui de deux « géants », l’un exprimant la Nature dans l’une de ses matières les plus étrangères à l’Homme, l’autre manifestant la puissance de la Culture à l’informer quand même. Pour Bernar Venet, l’art est un renversement plein de gravité, loi universelle qui donne sa dignité à cet exercice original.

*Maurice Fréchuret, « L’expérience de la gravité », in Bernar Venet, L’hypothèse de la gravité, Skira et Louvre Lens, 2021.